La biodiversité est au cœur des enjeux du réchauffement climatique et des problèmes environnementaux. Bien qu'elle soit aussi ancienne que la vie sur Terre, c’est seulement en 1992 que La Convention sur la diversité biologique signée lors du sommet de la Terre de Rio de Janeiro reconnaît pour la première fois l’importance de sa conservation pour l’humanité. Et pendant que nous, traductrices et traducteurs citadin.e.s, nous demandons comment contribuer à la préservation de la biodiversité avec des actions concrètes en ville, nos confrères qui habitent à la campagne le font déjà tout naturellement. Nous laissons la parole à Nicholas, ex-ingénieur, traducteur chevronné et notre ami de longue date qui partage son expérience de vie dans la nature où chaque geste – ou presque – est pensé pour préserver le vivant...
Les premières choses qu’on remarque en déménageant de Paris en Ariège sont l’espace, le relief, la verdure et le silence…

L’espace parce que la population du département entier est moins nombreuse que celle d’un arrondissement de Paris. 

Le relief parce que la montée de la rue de Ménilmontant n’est rien à côté des virages à lacets à négocier pour arriver jusqu’à mon nouveau chez moi. 

La verdure ? Tout est vert à côté de Paris ! 

Le silence est relatif. Ce n’est pas tellement une absence de bruit mais sa belle métamorphose. Certes il y une réduction en décibels car même les tronçonneuses n’arrivent pas à susciter une nostalgie pour les sirènes et les scooters. Les défis lancés par les coqs entre eux, les cloches et les bêlements des moutons remplacent le tonnerre de la circulation et les coups secs et rapides d’un pic épeiche sont une délicate parodie du marteau-piqueur. Le coup de klaxon agressif de la capitale est remplacé par le grincement de la vitre que le voisin descend pour enquêter sur votre santé et la ponte de vos poules (ou pour dire comment contourner la manifestation des gilets jaunes en ville – ne nous perdons pas dans un romantisme excessif !).
Ensuite on n’est pas moins impressionné par les proportions de la flore et la faune. Ici un bouleau peut atteindre 30 mètres, une ortie 3 mètre et un pissenlit 50 centimètres. Les vers de terre peuvent mesurer 30 centimètres et les limaces jusqu’à 12 centimètres pour un diamètre de 3 centimètres. Et on trouve des crapauds aussi grands que des pigeons parisiens. Cependant les voisins sont de taille normale.
Le citadin arrive à la campagne avec plein de projets. Cueillir des pissenlits et des orties pour faire de bonnes salades et soupes, planter un potager et des arbres fruitiers, avoir des poules, faire son fromage de chèvres, installer des ruches et faire son miel, faire son propre pain et sa propre bière, planter de jolies fleurs... Mais il révise assez rapidement ses idées. Il découvre, par exemple, qu’un autre Anglais installé à côté fabrique déjà une bonne bière. En rencontrant les apiculteurs et producteurs de fromage du coin qui ont de nombreux conseils à donner, il décide que finalement acheter local est aussi une bonne solution. Et oui, il y a beaucoup à apprendre et encore plus à faire…

Même planter son potager et ses arbres fruitiers s’avère plus compliqué que prévu. Les limaces, les guêpes, les écureuils et les oiseaux veulent leur part de la récolte, mais aussi les sangliers, les cerfs et les chevreuils ! Comme le partage équitable ne fait pas partie de leurs habitudes, il faut des clôtures électriques. Pour l’instant, les seules récoltes réussies sont celles des châtaignes et de temps en temps des cèpes et des coulemelles magnifiques.
Concocter ses soupes et ses infusions en intégrant des plantes trouvées ou cultivées dans le jardin est tout à fait réalisable. Avoir des poules aussi, mais il est plus avantageux et pratique de le faire à plusieurs ou d’être en bons termes avec ses voisins, pour qu’il y ait toujours quelqu’un pour ouvrir, nettoyer et fermer le poulailler lors des absences. Aussi, il faut savoir qu’il n’y pas que les renards qu’il faut craindre. Les martres et les blaireaux peuvent aussi attaquer le poulailler, ce qui implique donc un grillage assez costaud.
  
La gestion écologique du jardin s’imposant comme une évidence, je n’y ai employé aucun pesticide. Les mauvaises herbes sont soit enlevées à la main, soit laissées si leurs fleurs peuvent nourrir les abeilles. Le vinaigre est efficace contre les plantes invasives, comme ces bambous qui avaient été plantés trop proche de la maison et dont les racines avaient percé les murs. Mais que faire contre les taupes ? Alors rien du tout ! Les taupinières sont une source idéale de terre pour remplir les trous faits dans les « pelouses » par les sangliers !

Pour toute rentrée à pieds tard la nuit après une tombée de pluie, il faut absolument une lampe de poche. Pas parce que le chemin est difficile à négocier mais parce que sinon on marchera sur des limaces, des escargots, des grenouilles ou même des crapauds ou des salamandres.
La conservation de la biodiversité s’applique jusque dans la maison. Je sors les araignées plutôt que les écraser. Quand il y avait des souris dans la maison à mon arrivée, j’ai acheté des cages pour les coincer. (Astuce : oubliez le fromage ; un morceau de pomme ou de chocolat marche bien mieux !) Peu à peu je les ai toutes attrapées, pour les lâcher à quelques kilomètres de la maison, de l’autre côté du fleuve. (J’avoue avoir songé à les lâcher chez un voisin hargneux.)
Les loirs sous le toit étaient plus coriaces. Comme ils ne rentraient pas dans la maison à la recherche de nourriture, les pièges étaient inutiles. Finalement, j’ai opté pour la solution... Led Zeppelin. J’ai monté le volume puis j’ai attendu ailleurs dans la maison. Au bout de quelques minutes le son a coupé d’un seul coup. L’ampli surchauffé s’était éteint par mesure de protection. Mais la dose semblait avoir suffi. Il n’y avait plus de bruit au-dessus du plafond !
Mais l’écologiste le plus ardent se trouve obligé de questionner ses valeurs face aux chenilles processionnaires. Ejectés jusqu’à deux mètres et même portés par le vent, leurs poils très urticants peuvent être très gênants et même dangereux s’ils arrivent aux yeux. Les animaux de compagnie, qui ont tendance à lécher les parties du corps touchées et ainsi avaler les poils, risquent carrément la mort. 

Une campagne d’extermination était donc nécessaire, en plusieurs étapes. D’abord l’élagage des pins contenant les nids afin d’enlever et brûler ces derniers. Puis la pose de pièges à phéromones pour coincer les papillons mâles avant qu’ils puissent fertiliser les femelles. Puis la pose de nichoirs conçus pour les mésanges, qui se comptent parmi les rares prédateurs de ces chenilles. Enfin, une grande vigilance entre février et avril quand les chenilles descendent des arbres en procession à la recherche d’un endroit où s’enfouir pour leur phase chrysalide. Et pour éliminer une procession c’est… l’eau bouillante qui a fait l’affaire. Et oui, même avec les meilleures intentions du monde, on finit par admettre que la nature peut être envahissante dans ton propre jardin et que quelques mesures de contrôle, voire d’extermination s’avèrent parfois inévitables lorsque tous les autres moyens, plus cléments, sont épuisés. 
En lisant le récit de Nicholas et en nous étonnant de son ingéniosité – Led Zeppelin contre les loirs, il fallait le trouver ! – nous nous demandions si au moins une action de son expérience pourrait s’appliquer ici, en ville. Led Zeppelin contre… les voisins éventuellement ? Mais, plus sérieusement, les gestes simples et parfaitement adaptés au milieu urbain existent bel et bien : laisser pousser ici et là quelques herbes folles, permettre à une végétation spontanée de s’installer contre les murs, créer des zones de Bzzz pour les abeilles... Et bien sûr, consommer bio et durable est le premier pas concret pour préserver la biodiversité !

Notre coup de cœur : 

Dictionnaire encyclopédique des sciences de la nature et de la biodiversité, de François Ramade

Ce bel ouvrage académique permet d’accéder à l’essentiel des concepts propres aux sciences de la nature et plus particulièrement à la BIODIVERSITÉ, Il comporte plus de 7 000 ENTRÉES et un nombre proche de 10 000 TERMES ! En plus, il est doté, en fin d’ouvrage, d’un LEXIQUE ANGLAIS-FRANÇAIS. Pourquoi ? Tout chercheur qui rédige une publication en anglais, ce qui est devenu la règle de nos jours, est souvent confronté à ce que des termes scientifiques analogues voire identiques dans les deux langues ont parfois été traduits en français ou prennent en anglais à partir d’une même racine latine une acception radicalement différente !

Image par OpenClipart-Vectors de Pixabay  
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Nous avons été ravis d’accueillir Andrés qui a apporté de la joie et de la magie tropicale hautes en couleurs chez Ethitra. Que de découvertes linguistiques et culturelles, de bons moments artistiques et gourmands ! Un énorme merci, Andrés, pour ta disponibilité, ta bonne humeur et ton "œil de Condor" qui était précieux pour nos projets en espagnol ! Et voici quelques secrets de joie de vivre des Colombiens de la part d'Andrés pour vous.
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Améliorer votre communication et votre visibilité, gagner du temps… Quels sont les avantages de faire appel à une agence de traduction pour votre site web ?
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En novembre Ethitra se joint à celles et ceux qui célèbrent le Mois mondial végan partout dans le monde ! Il y a deux ans, nous avons déjà participé à cette initiative lancée par les défenseurs des droits des animaux il y a 25 an s. Aujourd’hui, sans toutefois promettre d’être à 100 % végan durant les 30 jours, nous essayerons d’aller un peu plus loin dans nos capacités de nous alimenter autrement pour les animaux, pour l’environnement, pour la planète. Et cette fois-ci, nous faisons appel à votre expérience dans le domaine : partageons des recettes végétales issues de toutes les traditions culinaires, inspirons-nous les uns des autres ! « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » (proverbe africain).
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par Svetlana Guiraudios 01 avr., 2021
Comment faire du social selling en Russie. Ethitra avec MagicAgence.
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A l'occasion du Premier Salon de l’Agriculture virtuel franco-russe, nous avons échangé avec notre consultante et interprète Olga Mojaeva . Diplômée de la prestigieuse école ESIT (Ecole Supérieure d’Interprètes et des Traducteurs) en spécialisation interprétation de Conférence, Olga Mojaeva intervient sur diverses missions d'interprétation simultanée et consécutive dans des domaines très variés sur le marché privé : colloques et séminaires internationaux, forums d’affaires, négociations commerciales, ainsi que pour le compte des institutions internationales (UNESCO, Conseil de l’Europe, OCDE, OTAN…) et nationales (Ministère des Affaires Etrangères, Ministère des Finances, Ministère de la Culture…) et des m issions bénévoles d'interprétation pour des ONG et des organisations humanitaires: FIDH, Reporters sans Frontières, AIDES, Amnesty International...). Olga nous raconte comment le contexte actuel a changé les modes d'interprétation et les échanges dans le monde de l'entreprise. Comment le contexte actuel a influencé les réunions à l'international dans le monde de l'entreprise? Au début, les entreprises étaient choquées. De nombreuses rencontres ont été annulées à cause de la fermeture des frontières et des restrictions des déplacements. Après une période de latence, quand les entreprises ont compris que cette situation allait durer, elles ont commencé à chercher des solutions. Les besoins d’échanges existent toujours . Ainsi ils se sont déplacés dans la sphère virtuelle. Aujourd'hui à côté des grands évènements internationaux qui ont lieu en mode visio-conférence - G20, le forum de Davos, le conseil Européen - d'autres formes d'échanges se sont développés en virtuel : des Salons professionnels virtuels, des formations, des webinaires de présentation, des séminaires de motivation ("incentive programmes"). Il m'est arrivé récemment d'interpréter pendant une rencontre entre les régions en mode "speed dating d'entreprise", organisée par le Monaco Economic Board. Aujourd’hui il existe déjà des formats très innovants. Pour palier au côté passif de ces évènements, certaines entreprises proposent même d'utiliser des avatars pour inciter les participants à participer à des conférences en ligne. Comment les entreprises abordent-elles le virtuel ? Le problème du virtuel est que les entreprises ont du mal à réaliser que ces évènements nécessitent aussi un investissement . Lorsqu'il s'agit des évènements physiques, les sociétés s’adressaient à une multitude de fournisseurs - agence de catering , hôtels, agence d'évènementiel - et in fine elles sont prêtes à consacrer un budget important pour la réussite de leur rencontre avec leur partenaire international. Dans le monde virtuel, on a tendance à penser qu'un webinaire de 2 heures devrait être gratuit. Les entreprises n’ont pas encore confiance et ne sont pas prêtes de dépenser pour un évènement virtuel. Elles investissent moins dans le monde virtuel et seraient prêtes à revenir aux rencontres physiques dès que la situation s'améliore. D'un autre côté, elles sont obligées d'améliorer leur expérience virtuelle. La réalité sera entre les deux. Car les formats virtuels vont se développer. L'aspect géopolitique et culturel joue aussi. Dans la cabine russe, on sent qu'il y a moins de missions d'interprétation étant donné le contexte géopolitique qui a aggravé la situation sur le marché russe. D'autre part, les clients russes sont plutôt frileux du format virtuel. C’est un aspect culturel. Quelles sont les particularités des réunions en virtuel ? Quel type d'interprétation est à privilégier lors de webinaires internationaux ? Les réunions sont plus courtes. Tenir une journée est difficile. En général, les conférences importantes sont divisées en deux sessions de 2 à 3 heures maximum. Normalement la durée d'un évènement virtuel ne dépasse pas 2 heures. Quant au type de l'interprétation, on s'adapte à tout . Globalement les gens sont plus impatients devant leurs écrans qu’en présentiel. Ils s’attendent à une plus grande vitesse de la parole et ne se rendent pas compte que le débit est bien plus rapide que pendant une réunion physique. C’est l’interprétation simultanée qui convient mieux dans le contexte virtuel . Car c’est immédiat et les gens ne sont pas prêts à attendre. Tandis que l’interprétation consécutive double la durée de l’évènement. De plus, lors de l'interprétation consécutive la moitié du temps les gens qui ne comprennent pas l’original s’ennuient. Au moins, lors des rencontres physiques, ils acceptent de patienter s’il y a des petits fours à côté... Comment a évolué le métier de l'interprète ? Il y a 15 ans l’interprète ne touchait pas à son poste, il appuyait juste sur un bouton dans sa cabine pour parler. Aujourd’hui l’interprète est obligé d’être un technicien. On doit investir dans de nombreux équipements : microphone, casque, deuxième ordinateur, multiplexeur (mini-studio de sons, l'insonorisation). Il faut être équipé d’un micro USB avec de tels paramètres, sensibilité, impédance, directivité, avoir un micro-casque de qualité pour assurer une bonne qualité du son. Aujourd’hui on peut aussi travailler de la maison. Cela nécessite de s'adapter. En général les missions d'interprétation simultanée sont assurées par deux interprètes qui se relaient toutes les 15 minutes environ. Avec le travail à distance, l'organisation change. L e coéquipier qui n’est plus dans la cabine. Il faut savoir "passer le micro à l’aveugle". Cela relève de l'adaptation technique, voire souvent de la débrouille. Il existe aussi des plateformes d’interprétation professionnelles qui proposent un environnement de travail dans les meilleurs conditions. On peut citer par exemple la solution proposée par iBridge People, une société française qui propose des solutions d'interfaces spécifiques pour la collaboration entre les deux interprètes. Il s'agit des solutions indépendantes qui peuvent s’interfacer avec n’importe quel logiciel de visioconférence. Qu'est-ce qui garantit le succès d'un évènement virtuel avec l'interprétation ? Anticipation et collaboration ! L'anticipation car un tel évènement se prépare. Il y a un aspect technique qui ne doit pas être négligé. Le choix de la technologie est important. Il est possible bien sûr d'utiliser des solutions plus abordables comme Zoom mais il vaut mieux prévoir un bon support technique pour s'assurer que tout se passe bien en amont et pendant la réunion : connexion des participants, utilisation des micros, etc. L'erreur la plus courante, c'est de négliger la qualité du son. Penser que si on vous entend à peu près c’est suffisant est risqué. L'interprète doit être dans les bonnes conditions pour entendre toutes les nuances d'un discours : chiffres, noms propres, etc. Pour cela, l'intervenant doit utiliser un bon micro. Tout ce que l’interprète n’entendra pas de l'orateur, il ne pourra le transmettre. Mais ce qui est encore plus important c'est la bonne collaboration entre l'interprète et l'intervenant. L’interprète incarne le speaker . L'intervenant doit considérer l'interprète comme son coéquipier. Ainsi qu and l’interprète demande d'être briefé en amont des réunions, de recevoir des documents qui serviront de support pendant la réunion, c’est pour garantir la meilleure qualité de l'interprétation et la satisfaction des participants. *Différents type d'interprétation : Dans l' interprétation consécutive , l'interprète reproduit l'intégralité du discours une fois l'intervention terminée, en utilisant un système de notes simples, souvent des signes (type pictogramme) si possible détachés d'un système linguistique. En raison des contraintes de temps, il est rare que cette technique soit utilisée lorsqu'il y a plus de deux langues actives. Dans l' interprétation simultanée , l'interprète, à l'aide d'un dispositif technique, entend à travers des écouteurs le discours tout en traduisant oralement au fur et à mesure dans un microphone. Le chuchotage est une variante de l'interprétation simultanée sans dispositif technique. L'interprète suit les interventions en salle et traduit en chuchotant à l'oreille de son ou sa délégué(e).
08 juil., 2020
Avec les beaux jours, la fin du confinement et les soldes qui démarrent, la tentation est grande de renouveler sa garde-robe. Comment résoudre le dilemme « austérité ou consommation » ? Renoncer à acheter en marquant son engagement pour un mode de vie plus frugale ou consommer en conscience ? Les jeunes amis d ’ Ethitra , sensibles à ces questions, nous livrent leurs solutions et astuces que nous tenons, à notre tour, à partager avec vous. La parole est à Nina Thirion, étudiante en Cinéma, q ue nous remercions vivement pour son travail d’enquêtrice, ses astuces et ses dessins éloquents.
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